Les addictions
- Admin
- 31 août
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L'approche des addictions avec ou sans produits se fait de façon globale et détermine l'accompagnement thérapeutique adapté. Il existe des similitudes neurobiologiques, psychopathologiques et surtout comportementales entre les addictions avec produit et les addictions comportementales :
« C'est un processus par lequel un comportement, qui peut fonctionner à la fois pour produire du plaisir et pour soulager un malaise intérieur, est utilisé sous un mode caractérisé par l'échec répété dans le contrôle de ce comportement et la persistance de ce comportement en dépit des conséquences négatives significatives ».
A. Goodman
On relève différents critères propres aux addictions
l'impossibilité de résister à l'impulsion de s'engager dans le comportement
la tension croissante avant le déclenchement du comportement
le soulagement voire le plaisir au moment de l'action
la perte de contrôle sur le comportement
la préoccupation fréquente pour le comportement ou de ses préparatifs
la répétition des efforts pour réduire ou arrêter
les temps considérable passé à réaliser le comportement
la diminution, l'altération de la qualité des activités sociales, professionnelles, familiales
la force de l'engagement dans ce comportement qui nuit aux différentes obligations
la répétition du comportement malgré la connaissance des conséquences possibles
la tolérance qui augmente avec le temps
l'agitation ou irritabilité lorsqu'il est difficile, voire impossible de mettre en œuvre le comportement.
En parallèle on retrouve souvent les troubles de l'humeur, les troubles anxieux, le Trouble Déficitaire de l'Attention/Hyperactivité (TDA/H), les troubles de personnalité.Les addictions touchent toutes les classes sociales, toutes les catégories d'âge et se répercutent sur toutes les composantes de la vie quotidienne : familiales, sociales, professionnelles, financières.
Il est important de ne pas oublier que les personnes dépendantes sont en souffrance et que leur vie s'en trouve souvent profondément perturbée.
Accompagnement systémique
L'accompagnement s'inspire directement de l'approche systémique et stratégique développée par l'école de Palo Alto, privilégiant l'efficacité, la brièveté et la transformation durable des situations professionnelles complexes. Plutôt que de traiter uniquement les symptômes ou de viser à changer les personnalités, cette méthode s'attache à modifier les interactions et à sortir des cercles vicieux qui entravent la communication et la performance collective.
Techniques clés de l'école de Palo Alto
L'intervention professionnelle s'appuie sur plusieurs techniques structurantes :
Analyser finement des situations relationnelles et organisationnelles, permettant de cibler précisément les leviers de changement.
Mise en place de tâches expérientielles pour favoriser la découverte de nouveaux comportements, en mobilisant l'action concrète comme vecteur de transformation.
Application des stratégies paradoxales et de décalage (concept du « 180° »), offrant des solutions innovantes aux problématiques bloquées.
Recours à la communication stratégique, visant la clarté, l'élégance et la mobilisation autonome des membres de l'équipe ou du bénéficiaire.
Outils professionnels stratégiques
L'utilisation des outils Palo Alto permet de :
Résoudre rapidement des problématiques concrètes et interactionnelles, même lorsque l'environnement professionnel semble figé ou que les méthodes traditionnelles ont échoué.
Faciliter la gestion des conflits, la prévention du burn-out et la lutte contre le harcèlement en milieu professionnel.
Accompagner les équipes dans les périodes de changement pour stimuler la collaboration et la performance collective.
Favoriser l'autonomie et la responsabilisation par la co-construction de solutions adaptées au contexte.
Valeur ajoutée de ce type d'approche thérapeutique
Ma pratique s'appuie sur une expérience approfondie des outils de l'approche systémique et de Palo Alto, combinés à une capacité d'écoute, d'analyse et de réaction sur-mesure face aux enjeux spécifiques. Ce positionnement professionnel permet de proposer des interventions brèves, ciblées, fondées sur la rigueur du recueil d'informations et l'application de techniques évolutives, pour un accompagnement adapté, stratégique et résolument humain.
Ce modèle, reconnu pour son impact rapide et ses résultats mesurables, attribue aux bénéficiaires une puissance d'action inédite, leur permettant d'aborder sereinement tout environnement complexe ou évolutif.
L'approche des addictions, qu'elles impliquent ou non une substance, repose sur une prise en charge globale, centrée sur la personne et sur la compréhension fine de sa dynamique comportementale. Les addictions avec produit (alcool, tabac, drogues) et les addictions comportementales (jeux d'argent, jeux vidéo, achats compulsifs, addictions alimentaires, dépendance au sport, dépendances affectives ou sectaires) partagent de fortes similitudes neurobiologiques, psychopathologiques et comportementales. Ces similitudes s'expliquent notamment par des dysfonctionnements du circuit de la récompense cérébrale et par des processus psychologiques d'impulsion et de perte de contrôle.
Critères des comportements addictifs
La définition d'Aviel Goodman, psychiatre, est reconnu : l'addiction est un processus où un comportement servant à produire du plaisir ou à soulager un malaise intérieur est utilisé de manière répétée et incontrôlable, malgré les conséquences négatives.
Les critères principaux incluent :
Impossibilité de résister à l'impulsion de s'engager dans le comportement.
Tension croissante avant le déclenchement du comportement.
Soulagement ou plaisir au moment de l'action.
Perte de contrôle et de souffrance fréquente pour le comportement ou sa préparation.
Reprises fréquentes d'efforts pour réduire ou arrêter, mais échecs répétés.
Temps considérable consacré au comportement, avec altération des activités sociales, professionnelles et familiales.
Engagement nuisible aux obligations et continuation malgré la connaissance des conséquences.
Tolérance accumulée et agitation/irritabilité en cas d'impossibilité d'accès au comportement.
Troubles associés et impact global
Les addictions sont fréquemment associées aux troubles de l'humeur, troubles anxieux, TDA/H, troubles de personnalité. Elles concernent toutes les strates sociales, tous les âges, et ont des répercussions durables :
Isolement, stigmatisation, souffrances psychologiques.
Déséquilibre familial, social, professionnel, et parfois financier.
Altération de la santé mentale, physique et du fonctionnement global.
Importance d'une approche adaptée
Une prise en charge adaptée vise à restaurer le contrôle, à comprendre la souffrance liée et à proposer une démarche personnalisée, centrée sur l'accompagnement thérapeutique, dans le respect de la personne et de sa dignité. Il est essentiel de reconnaître la souffrance profonde des personnes dépendantes et l'impact global de l'addiction sur leur quotidien.
Les addictions avec produit se distinguent neurobiologiquement par des modifications directes provoquées par des substances psychoactives sur le cerveau, alors que les addictions sans produit impliquent principalement des dysfonctionnements du système de récompense sans action chimique externe.
Dépendances avec produit
Les substances psychoactives (alcool, tabac, drogues) modifient directement la transmission neuronale, notamment en cas brusquement la libération de dopamine dans le circuit de la récompense (noyau accumbens, cortex préfrontal).
Ces produits induisent des altérations structurelles et fonctionnelles du cerveau, incluant la plasticité synaptique et la régulation des émotions, de la motivation et des apprentissages.
L'évolution vers la dépendance est marquée par une régulation négative du système de récompense et une régulation positive du système cérébral du stress, avec souvent des phénomènes de tolérance et de sevrage.
Addictions sans produit
Ici, le système de récompense est activé non par une substance extérieure, mais par l'engagement compulsif dans un comportement (jeux, achats, sport, etc.).
Les mécanismes cérébraux impliqués sont proches de ceux mobilisés dans les addictions avec produit, incluant l'impulsivité, la perte de contrôle et des conditionnements comportementaux.
Les altérations sont davantage fonctionnelles que structurelles : la plasticité synaptique et la mémoire des sensations positives jouent un rôle crucial, mais aucune molécule étrangère n'intervient directement.
Les risques neurobiologiques sont donc liés à la répétition de comportements gratifiants, pouvant susciter une hypertrophie du système de récompense.
Points communs et différences
Dans les deux cas, le neurotransmetteur principal implique la dopamine, et le circuit cérébral de la récompense est perturbé.
Les addictions avec produit se caractérisent par des modifications chimiques immédiates du cerveau, alors que les addictions comportementales reposent sur la force répétitive des comportements et de la mémoire du plaisir sans substance.
En résumé : la principale distinction neurobiologique concerne l'action directe et biologique d'une molécule sur le cerveau pour les addictions avec produit, tandis que les addictions sans produit résultant d'une stimulation interne excessive des circuits neuronaux du plaisir par le comportement seul.




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